samedi 9 novembre 2024

Mes recherches de thèse (qu'est-ce que je fais là?)

Ce blog est agé d'une semaine, et il est grand temps que j'explique ce que je suis en train de faire à Paris, exactement. La raison principale de ma présence ici est une reprise d'études. Je suis docteur en littératures francophones de l'Université de Bologne, et là, j'ai décidé de préparer une deuxième thèse en littérature italienne à la Sorbonne Nouvelle. 
Mes recherches actuelles portent sur ce que j'ai défini la construction généalogique de l'identité. Le roman italien des quinze dernières années témoigne d'un intérêt pour les antécédents généalogiques des personnages: parents, grands-parents et ainsi de suite, jusqu'aux ancêtres les plus éloignés. Ma thèse est que les personnages des descendants ont besoin de regarder en arrière pour aller de l'avant, et ceci de manière plus systématique et plus profonde par rapport à ce qui émergeait de la littérature précédente. Je pense même que la généralisation de l'attention consacrée à des composantes identitaires qui remontent à un temps où l'individu n'existait pas encore est un signe de l'air du temps. 
Tous les romans de mon corpus présentent une dynamique narrative semblable, qui les rapproche des romans de formation malgré le fait que les personnages les plus présents dans la narration ne sont souvent pas les personnages qui se développent et changent.
Je crois que cela exprime quelques caractéristiques de ce moment historique, d'autant plus que les dynamiques que j'étudie dans la littérature italienne opèrent largement dans la littérature contemporaine d'autres pays. Jusque dans ma vie quotidienne, je ne fais que rencontrer des personnes qui font des recherches généalogiques ou qui sont à l' l'affût de secrets familiaux. Moi-même j'ai été récemment amenée à retrouver les traces d'un oncle oublié par l'Histoire. 
Ce qu'il est intéressant de se demander est où mènent ces recherches généalogiques. Est-ce que nos parcours individuels seraient différents si nous ne nous tournions pas en arrière? Pourquoi est-il libératoire de savoir ce qu'il s'est passé avant nous? Pourquoi y a-t-il cette impulsion à raconter ces histoires (lorsqu'elles sont inspirés des vicissitudes familiales de l'auteur) ou à en inventer?

Si vous aimez les podcasts, vous pouvez écouter l'entretien effectué par Judicaël Prigent sur mes recherches de thèse pour l'émission Thèsez-vous? de Radio Campus Paris en cliquant ici.

Si vous voulez lire certains des articles que je suis en train de publier au cours de mes recherches, cliquez ici.

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