dimanche 19 octobre 2025

Nomen Omen



Aujourd’hui c’est mon anniversaire. En ce jour qui marque pour moi le passage du temps, je renais symboliquement en me présentant ici avec un prénom de plus, qui vient intégrer mon identité précédente. Les prénoms sont une part essentielle de notre identité, de notre culture et de notre histoire personnelle, ils peuvent influencer notre perception de nous-mêmes et de notre place dans le monde. 

Quand j’ai découvert que je m’appelais Paola parce que cela signifie « petite », et que j’étais petite quand je suis née, j’en suis restée un peu déçue, et non seulement parce que je suis née de 4 kilos ce qui, pour un bébé, n’est pas petit du tout, mais parce que j'avais l'impression que cela me demandait d'assumer une position qui ne serait pas toujours confortable.

Dès la naissance, le prénom devient une partie intégrante de qui nous sommes, mais en devenant adultes, nous changeons. Il y a eu un moment de ma vie où je ne me reconnaissais pas du tout dans le mien. En même temps, c’était mon prénom, celui que les personnes qui m’aimaient utilisaient pour m’appeler. Je ne voulais donc pas tout à fait l’abandonner. Ainsi j’ai fait quelques recherches, j’ai ouvert le grand livre des prénoms, et je l’ai étudié. J’ai découvert qu’il existe un prénom féminin assez rare, mais plutôt musical : Dinali.

J’aime bien le son que cela fait, et quand j’ai découvert que cela signifie « grande », j’ai pensé qu’il pourrait très bien équilibrer le prénom de Paola. J’ai donc décidé d’entamer une nouvelle vie, celle de Paola Dinali. 

En tant que Paola Ghinelli, j'ai vécu une vie très riche, dont vous pourrez trouver les traces ici. En tant que Paola Dinali Ghinelli, tout reste à faire...


samedi 11 octobre 2025

Maryse Condé

Credits: Getty images
J'aime me souvenir en ce jour de Maryse Condé, parce que le 12 octobre 2018 elle a remporté le Nouveau prix de littérature en reconnaissance de l'ensemble de son œuvre. Cette année là, le prix Nobel n'a pas été décerné à cause de scandales concernant les membres du jury. Le nouveaux prix de littérature est ce qui l'a substitué. Ainsi, Maryse Condé a obtenu un "Presque Nobel" pourtant très significatif parce que assigné par un jury populaire. 

Quand elle a disparu, en 2024, cela m'a particulièrement ému, car il y a très longtemps, je l'ai rencontrée chez elle, en Guadeloupe, pour l'interviewer dans le cadre de mes recherches pour Archipels littéraires.  Elle était déjà très connue à l'époque, bien que personne n'aurait imaginé qu'elle allait recevoir le Prix Nobel, alternatif ou non. Elle m'accueillit dans le jardin tropical de sa villa de campagne. En me donnant les indications pour arriver, elle m'avait dit: "Si vous vous perdez, demandez de la maison de Maryse Condé: tout le monde sait où c'est". L'endroit était pourtant si isolé que son mari (et traducteur) me raccompagna en voiture à mon logement. Pendant des décennies, Maryse Condé a alterné des séjours dans cette maison éloignée de toute mondanité à des périodes d'enseignement dans des différentes facultés étatsuniennes, dont l'université Columbia. Quand elle était plus jeune, après avoir fait ses études à la Sorbonne, elle avait résidé aussi en Guinée, au Ghana et au Sénégal.  

Ainsi, la variété de thèmes et de décors de ses romans n'est pas gratuite, mais strictement liée à son expérience existentielle et humaine. Ses romans explorent aussi les thèmes de l'héritage colonial, de la mémoire collective, de l'identité noire, et de la diaspora africaine. Elle questionne souvent la notion d'appartenance, cherchant à définir ce que signifie être Antillais dans un monde postcolonial et mondialisé. Si vous ne la connaissez pas encore, il faut se mettre à lire!